• Granville - Les bassins. - Ca1880. - Papier albuminé, format cabinet.


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  • Granville - Vue générale prise du phare. - Ca1880. - Papier albuminé, format cabinet. - Cette photo a connu une édition carte postale.

    NEURDEIN, Etienne (1832-1918) et NEURDEIN, Louis-Antonin (1846-1914)

    Les Frères Neurdein commencent la carrière de photographe en 1863 à Paris, au 8, rue des Filles du Calvaire, puis en 1864 au 8, rue des filles Saint-Thomas, en association avec leur confrère Ernest Paris[1]. Leur père Jean César Adolphe Neurdein, dit Charlet, est également photographe au 37, boulevard de Strasbourg, dans les années 1860. En 1868 on retrouve les frères Neurdein, qui ont pris leur indépendance vis-à-vis d’Ernest Paris, au 28, boulevard de Sébastopol. C’est le début de la prospérité de la Maison Neurdein, dont la production prend une ampleur telle qu’ils sont obligés d’engager des photographes qui sillonnent pour eux la France, et bientôt le monde entier. Enfin nous les retrouvons au 52, avenue de Breteuil, à la fin des années 1890.

    La production est éminemment à but commercial. Le touriste trouve, dans tous les lieux de villégiatures ou sites remarquables, de petits carnets souvenir contenant une douzaine ou une quinzaine de photographies au format mignonnette ou cabinet sur papier albuminé, négatifs au collodion humide, représentant les principales vues dont il veut garder le souvenir. Ces mêmes vues sont disponibles séparément ou dans des formats supérieurs : 20 x 30 cm.

    Les épreuves sont reconnaissables à leur bandeau titre translucide aux lettres noires sur le négatif, et qui de ce fait apparaissent en blanc sur le positif, sur le bord inférieur de l’image. Le titre comprend toujours : un numéro de cliché, suivi du nom du lieu (ville, village), du titre détaillé de la vue, et enfin les initiales ND Phot[2] ou X Phot. La signature est aussi imprimée sur le carton support. Les photographies des frères Neurdein illustrent de nombreux livres, périodiques et guides touristiques de la fin du XIXe et du début du XXe siècles, notamment dans Le Monde illustré auquel ils collaborent régulièrement dès 1878. Cette réussite leur vaut de s’occuper de la gestion des négatifs des monuments historiques, de 1898 à 1913 environ. Les monuments ne sont pas leur unique préoccupation, on leur connaît des photographies de reportages d’actualité, par exemple les ruines de l’opéra-comique après l’incendie de 1887, ou bien encore les grandes manœuvres navales de Brest en 1890. En 1884, Louis-Antonin adhère à la Société française de photographie et y reste dix ans. Ils sont également membres de la chambre syndicale de la photographie, Louis-Antonin en 1886, Etienne en 1902, et font autorité dans la profession.

    Leur travail est récompensé dans les grandes expositions de l’époque : Exposition Universelle de Paris de 1878, où ils obtiennent une médaille d’argent, salon des arts décoratifs de 1882, médaille d’argent, expositions Internationales de la Société des Sciences et des Arts industriels de 1886 et 1888, où ils sont gratifiés de deux médailles d’or, Exposition Universelle de Paris 1889, où ils sont récompensés d’une médaille d’or pour des photographies réalisées avec l’appareil panoramique de Moëssard, et Exposition Universelle de Paris 1900 où ils sont sollicités comme membres du jury.

    A partir de 1900, on assiste à la vulgarisation d’un nouveau média  rendu possible par une nouvelle forme d’impression de la photographie : celle-ci va pouvoir voyager par la poste sous forme de cartes postales. Déjà les frères Neurdein s’étaient intéressés aux procédés de l’héliographie, de la photocollographie, de la phototypie, toutes techniques permettant la reproduction de clichés par l’imprimerie, et avaient édité des fascicules à l’aide de ces techniques, continuant ainsi les carnets souvenirs entièrement photographiques. Le fonds important de leurs négatifs, lié à la gestion des images des monuments historiques, fait qu’ils deviennent la principale maison éditrice de cartes postales, ce qui leur permet de réutiliser des négatifs dont la prise de vue est nettement antérieure à la date d’édition. La carte postale touche une clientèle plus large, elle est plus économique, par sa diffusion massive et sa production en série, que les photographies originales qui nécessitent nombre de manipulations laborieuses et minutieuses, de produits chimiques variés et coûteux, et enfin un personnel important.

    En 1903, Antonin est devenu officier d’académie et trésorier de la chambre syndicale de la photographie, dont lui et son frère vont démissionner pour marquer leur opposition à l’action que celle-ci mène contre la vente des cartes postales dans les musées.

    Antonin Neurdein s'annonce imprimeur éditeur en 1912, juste avant la lente dégradation de l’entreprise qui se confirme durant la première Guerre Mondiale. Leur dernier catalogue, Catalogue illustré des clichés photographiques des archives de la Commission des Monuments Historiques, rédigé par Jules Roussel parait en 1913.

    La maison est reprise en 1921 par Crété imprimeur éditeur, sous la marque Lévy & Neurdein. Rachat par la société C.A.P. soit Compagnie des Arts Photomécaniques en 1932, puis par Roger-Viollet dans les années 1970, appartenant, maintenant, à la ville de Paris.



    [1] Voignier : op. cit.

    [2] Marque déposée en 1885.


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  • Granville - La plage et le casino. - Ca1885. - Papier albuminé, format cabinet.


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  • Granville - [La grève du Nord]. - Ca 1890. - Papier albuminé, 11,8 x 16,5 cm.

    Joseph Marie Edmond GEOFFROY et Virginie Gabrielle Aimée CHOINEL (1861-1903) (1864-1912)

    Charles CHOINEL

    L

    a maison Geoffroy-Choinel vient de l’union par le mariage de Joseph Marie Edmond Geoffroy, né à La Bresse (Vosges) le 9 novembre 1861, et de Virginie Gabrielle Aimée Choinel, née le 20 mai 1864 à Granville. Lui est né de Joseph Geoffroy et de Marie Claire Gravier, elle de Charles Jules Choinel, libraire à Granville et conseiller municipal de la ville, et de Virginie Adelaïde Pommet. Ils se marient le 16 octobre 1890 à Granville, à cette époque il habite 56, rue de l’abbé Groult à Paris. Le prénom usuel de Geoffroy est Edmond, l’Almanach de Granville, édité par J. Goachet, mentionnant l’initiale (E.).

    Mais qui est le photographe ?

    Au départ je pensais à Geoffroy, mais un document retrouvé par M. Maurice Ernouf+ nous oriente sur une autre piste. Il semblerait que ce soit le père de Virginie qui soit l’auteur des vues, car il est indiqué : d'après les photographies de MM. Dubois et Ch. Choinel (Geoffroy Succr), Photographes à Granville.

    Nous connaissons trois épreuves originales retrouvées récemment, la majeure partie de leur production n’est connue que par les cartes postales imprimées dont la quasi totalité porte un dos unique de type 2, plus rarement un dos de type 5, donc d'avant 1903 jusqu'à 1905.

    La librairie de Charles Jules Choinel est très ancienne à Granville elle est mentionnée dès 1860 dans l’Annuaire commercial de Granville et du département de la Manche de Pierre Dupont, puis en 1901 dans l’Annuaire de la librairie française ainsi qu’en 1872 dans le guide d’Adolphe Joanne Normandie. Elle est installée 26, rue du Pont jusqu'en 1905. Charles Choinel est l’auteur du Cicerone granvillais, mentionné par Jacques Méniger dans ses Chroniques du vieux Granville.

    Le 24 septembre 1903 Joseph Geoffroy meurt à Granville, sa femme décèdera le 22 février 1912 dans la même ville.

    Après le décès de Joseph Geoffroy, sa femme lui succède et, vers 1904 ou 1905, elle cède le fonds de commerce à Louis Moulin.

    Lieux représentés : Granville et ses environs, Chausey, Saint-Pair, Donville, Bréhal, Bricqueville, Carolles, Chanteloup, Saint-Jean-le-Tomas, Connicat…

     Sources :

    -Actes d’état civil de mariage et de décès de Joseph Geoffroy

    -Annuaire almanach du commerce ou almanach des 500000 adresses : 1874 : 2e partie, contenant les départements et les colonies de la France… - Paris : Firmin-Didot, 1874. – Archives Départementales de la Manche

    -Annuaire de Granville : deuxième année : Almanach pour 1892 / Publié par le Journal « Le Granvillais » 3, rue Clément-Desmaisons. – Médiathèque de Granville, cote : Fr Per63

    -Annuaire de Granville : Almanach 1894 / Publié par J. Goachet. – Médiathèque de Granville,  cote : Fr Per63

    -Annuaire de Granville : Almanach 1895 / Publié par J. Goachet. – Médiathèque de Granville, cote : Fr Per63

    -Annuaire de Granville : Almanach 1896 / Publié par J. Goachet. – Médiathèque de Granville, Médiathèque de Granville, cote : Fr Per63

    -Annuaire de Granville : Almanach 1897 / Publié par J. Goachet. – Médiathèque de Granville,  cote : Fr Per63

    -Annuaire de la librairie française. - Paris : Librairie H. Le Soudier, 1901. - I.C.P., cote 109823.

    Cartes postales

    -DUPONT, Pierre. - Annuaire commercial de Granville et du département de la Manche. – Avranches : Imp. H. Tribouillard, 1860. – cote FNP 202 Médiathèque de Granville.

    -France-Album : Granville, ca1898. – Coll. Maurice Ernouf+

    -JOANNE, Adolphe. - Itinéraire général de la France : Normandie. - Paris : Librairie Hachette et Cie, 1872. - (Collection des Guides-Joanne). - I.C.P., cote 14069 / 6(110).

    -MENIGER, Jacques. – Chroniques du vieux Granville. – Bruxelles : Editions culture et civilisation, 1979. – Reprint de l’édition de Gustave Guérin de 1880. – Coll. auteur

    -Photographies

    -Registres de recensement de Granville. – Médiathèque de Granville F1B15 /1896, F1B15 /1901

    -VORSENT, R. du. - Guide de Granville et de ses environs. - Granville : Le Pays de Granville, 1905. - Coll. de l’auteur.


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  • Granville [depuis Taurine]. - Ca1890. - Papier albuminé, 11,8 x 16,5 cm.


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